La grande pyramide

 

Passage étroit. Tu fais un pas
Dans les ténèbres et le silence.
Ton souffle est court. Pourtant, tu sens
Autour de toi (peut-être en toi ?)
La Force aimée qui te rappelle !
La Force est là qui te rassure
Alors, tu montes … Quelques degrés
D’incertitude … Mais tu t’arrêtes,
Paralysé ! Ton cœur s’emballe !
La Force, alors, souffle sur toi
L’air et la foi : « Avance ! Avance !
Tu viens vers toi ! » Alors, tu bouges,
Oui, tu avances  … Buvant tes larmes !
La soif est là ! Tes peurs aussi !
Toutes tes peurs montent avec toi :
« N’arrête pas ! » Sifflent leurs voix,
« Avance …Ou meurs ! » Ah, les voilà !
Combien de coups t’a-t-il fallu
Pour que ton cœur, enfin, les voit ?
Dans les ténèbres et leur silence,
Tu les sens, là, tapies dans l’ombre,
Serrant les fils empoisonnés
De leurs filets sur ta conscience !
Tu te débats mais tu t’enfonces !
Tu n’es plus rien ! Plus bas que rien
Dans ce tombeau qui retient !
L’enfer, c’est toi ?! Tu ne sais plus !
Pris de dégoût, ton corps s’effondre !
La Force, alors, tranche les fils
Qui t’emprisonnent. La Force, encore,
Pousse tes peurs et te soulève !
Et te relève ! La Force, enfin,
Soutient ton corps, souffle avec toi,
Compte tes pas ! Et tu avances
Avec, enfin, une assurance :
La délivrance ! Le sang qui court
A travers toi porte ta joie :
Enfin, tu montes avec ta foi !
La force, en toi, verse le ciel
Sur ton enfer, lave ton âme.
Dernier effort : tu plies un peu.
Un pas … Puis deux … Et te voilà,
Vibrant de joie ! Tu te détends.
Tu te déploies. Respire ! Attends !
Et tu reçois ce que le ciel
Gardait pour toi : Le chant du monde !
Le chant du monde t’attendait là !
Ton âme entière t’attendait là !
D’elle, tu reçois la myrrhe, l’encens
Et l’or des rois !
 
 
Orâme